Certitude et joie du salut

 

« Le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs », « sauver ce qui était perdu ». Tel est l’Évangile. Il est « l’Évangile du salut ».

 

À cet égard, trois points doivent être absolument clairs pour chacun de nous :

 

1°) Le moyen du salut.

2°) La connaissance du salut.

3°) La joie du salut.

 

Ces trois aspects de la vérité, bien qu’intimement unis, reposent chacun sur un fondement différent. Il est très possible qu’une âme connaisse le moyen, le chemin du salut, sans être certaine qu’elle-même est sauvée, ou encore, sans goûter toujours le bonheur qui devrait accompagner cette connaissance.

 

Nous dirons donc premièrement quelques mots sur :

 

Le moyen du salut.

 

Dans le livre de l’Exode, ch. 13 v. 13, nous lisons une instruction qui peut paraître étrange : Tout premier-né des ânes, « tu le rachèteras avec un agneau et si tu ne le rachètes pas, tu lui briseras la nuque. Et tout premier-né des hommes parmi tes fils, tu le rachèteras ».

Ce rite de la loi de Moïse illustre le salut des pécheurs, tel que Dieu nous l’offre. Nous avons besoin d’être rachetés. Coupables que nous sommes, un juste jugement devait nous atteindre. Pas d’autre perspective de salut pour nous que la mort d’un substitut agréé de Dieu ! Eh bien, la parole de Dieu me montre comment Dieu lui-même s’est pourvu d’un tel substitut pour nous, d’un « agneau » dans la personne de son Fils bien-aimé venu sur la terre pour « sauver les pécheurs ». « Voilà l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde », dit Jean à ses disciples, en contemplant ce Sauveur parfait (Jean 1:29).

Au Calvaire, Christ a été mené « comme une brebis à la boucherie », et là, il « a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin qu’il nous amenât à Dieu » (1 Pierre 3: 18). Il « a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification » (Romains 4: 25). Dieu a par là affirmé sa parfaite satisfaction : l’expiation est faite. Ainsi, quand Dieu justifie (c’est-à-dire quand il délivre de toute culpabilité celui qui croit en Jésus) il ne diminue en rien les droits de sa sainteté et de sa justice à l’égard du péché. Béni soit Dieu pour un tel Sauveur, pour un tel salut !

« Crois-tu au Fils de Dieu ? » C’est la question posée par Jésus à l’aveugle guéri (Jean 9: 35), celle qu’il vous pose aussi maintenant.

« Oui, répondez-vous. Comme un pauvre pécheur perdu et condamné, j’ai trouvé en Lui celui en qui je puis mettre toute ma confiance. Oui, je crois en Lui ».

Nous pouvons alors vous dire de sa part que toute la valeur de son sacrifice et de sa mort, tels que Dieu les estime lui-même, vous sont attribués.

Quel merveilleux salut ! N’est-il pas grand, sublime, digne de Dieu ! La satisfaction de son propre coeur, la gloire de son divin Fils et mon salut sont liés ensemble. Quel faisceau de grâce et de gloire ! « Magnifiez l’Éternel avec moi, et exaltons ensemble son nom » (Psaume 34: 3).

« Je sais bien, dira quelqu’un, que je ne puis avoir aucune confiance en moi, et je me repose sur l’oeuvre de Christ. Mais comment se fait-il alors que je n’aie pas la pleine certitude de mon salut ? Un jour, je sens que je suis sauvé, le lendemain je ne le sens plus. Je me trouve ainsi comme un vaisseau battu par la tempête, qui ne sait où jeter l’ancre ». Eh bien ! c’est là qu’est votre erreur. Avez-vous jamais entendu dire qu’un capitaine fasse jeter l’ancre au-dedans du navire ? Jamais bien sûr, toujours au dehors.

Peut-être voyez-vous clairement que c’est la mort de Christ, divin moyen de notre salut, qui seule donne la sûreté, mais vous pensez que c’est ce que vous sentez qui donne la certitude.

Eh bien, nous désirons maintenant vous montrer dans la Parole comment Dieu donne à l’homme, en toute certitude,

 

La connaissance du salut.

 

Avant de lire un verset qui nous enseigne comment un croyant sait qu’il a la vie éternelle, nous allons vous le citer tel que l’imagination de l’homme le lit souvent:

« Je vous ai donné de vous sentir heureux vous qui croyez au nom du Fils de Dieu, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle ». Maintenant ouvrez votre Bible et comparez cela avec la parole bénie et immuable de Dieu. Le verset dont nous venons de faire une citation inexacte se trouve en 1 Jean 5: 13 et doit être lu ainsi: « Je vous ai écrit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu ».

Comment les premiers-nés d’entre les enfants d’Israël pouvaient-ils avoir la certitude d’être en sûreté la nuit de la Pâque tandis que le jugement de Dieu tombait sur l’Égypte ? (Exode 12).

Supposons que nous ayons été en Égypte en ce temps-là, et que nous soyons entrés dans deux maisons des Israélites. Dans la première, toute la famille tremble de peur.

« Pourquoi cet effroi ? demandons-nous.

— Ah ! dit le fils aîné, l’ange de la mort va parcourir le pays, et je ne sais pas ce qui m’arrivera à ce moment terrible. Quand l’ange destructeur aura dépassé notre maison, et que la nuit du jugement sera derrière nous, alors je saurai que je suis en sûreté. Mais jusqu’ à ce moment je ne suis pas tranquille. Dans la maison à côté, ils disent qu’ils sont certains d’échapper, mais nous les trouvons présomptueux. Tout ce que je peux faire durant cette longue et terrible nuit, c’est d’espérer que tout ira bien.

— Mais, demandons-nous, le Dieu d’Israël n’a-t-il pas préparé un moyen de salut pour son peuple ?

— Oui, répond-il, et nous l’avons employé. Le sang de l’agneau d’un an, sans défaut, a été aspergé avec le bouquet d’hysope sur l’encadrement de la porte, mais pourtant nous ne sommes pas tout à fait sûrs d’être épargnés ».

Laissons maintenant ces pauvres Israélites indécis et troublés, et entrons dans la maison voisine. Quel contraste frappant ! Là, chaque visage reflète la paix. Ils sont debout, les reins ceints, leur bâton dans la main, et mangent l’agneau rôti.

D’où vient une telle tranquillité, pendant cette nuit solennelle ?

« Eh bien, disent-ils tous, nous attendons simplement que l’Éternel nous donne l’ordre du départ, et nous dirons un dernier adieu au fouet du cruel exacteur et à tout l’esclavage de l’Égypte !

— Mais attendez ! est-ce que vous oubliez que cette nuit le jugement va tomber sur ce pays ?

— Nous le savons bien, mais notre fils aîné est en sûreté. Nous avons fait aspersion du sang sur nos portes comme Dieu demandait de le faire.

— Je sais, ils ont fait la même chose dans la maison voisine, et pourtant ils sont tous inquiets, doutant de leur salut.

— Oui, répond le premier-né avec assurance, mais outre l’aspersion du sang, nous avons la parole immuable de Dieu. Il a déclaré: Quand je verrai le sang, je passerai par-dessus vous. Dieu est satisfait par le sang mis à l’extérieur de notre maison. Mais à l’intérieur nous nous appuyons sur sa Parole.

L’aspersion du sang nous donne la sûreté.

La parole de Dieu nous donne la certitude.

Est-ce que quelque chose peut nous donner plus de sécurité que l’aspersion du sang, ou plus de certitude que la parole que Dieu a prononcée ? Non, absolument rien ».

Maintenant, lecteur, permettez-nous de vous poser une question: « Dans laquelle de ces deux maisons était-on le plus en sûreté? » Si vous répondez que c’est dans la seconde, où tous étaient paisibles, vous vous trompez ; car dans l’une on était aussi en sûreté que dans l’autre. Leur sécurité dépendait de l’appréciation que Dieu faisait du sang au-dehors, et non pas de ce qu’eux sentaient au-dedans.

Méfions-nous du témoignage inconstant de nos émotions intérieures. Écoutons plutôt le témoignage infaillible de la parole de Dieu, du Seigneur Jésus lui-même : « En vérité, en vérité, je vous dis : Celui qui croit en moi, a la vie éternelle » (Jean 6: 47).

Prenons un autre exemple tiré de la vie quotidienne.

Un fermier n’a pas assez d’herbe pour son bétail. Il a fait une demande pour avoir la jouissance d’un beau pâturage qui est à louer près de sa maison. Quelque temps se passe, sans qu’il reçoive de réponse du propriétaire. Un jour, un voisin le rencontre et lui dit : « Je suis convaincu que vous aurez ce champ. M. X. vous veut du bien ; il m’a demandé de vos nouvelles et m’a chargé de vous saluer ». Voilà notre fermier plein d’espérance.

Le jour suivant, un autre voisin, en causant avec lui, lui dit: « J’ai peur que vous n’ayez aucune chance d’avoir cette prairie. M. N. l’a demandée, et vous savez qu’il est en très bons termes avec le propriétaire, qu’il lui rend souvent visite, etc... » Et les belles espérances du pauvre fermier s’évanouissent comme des bulles de savon. Un jour il espère, le lendemain il est rempli de doutes.

Mais voici le facteur qui arrive, lui apportant une lettre. Le fermier reconnaît l’écriture du propriétaire, et, fébrilement, déchire l’enveloppe. Son visage s’éclaire. « C’est maintenant certain, dit-il à sa femme, je n’ai plus ni doutes ni craintes. Le propriétaire dit que le champ est à ma disposition aussi longtemps que j’en aurai besoin, et aux meilleures conditions. Il me l’a promis ; je ne m’occupe plus de ce que pensent les gens ».

Combien de personnes sont dans la même condition que ce fermier, agitées et troublées par les opinions incertaines des hommes ou par les sentiments de leur propre coeur trompeur! Ce n’est qu’en recevant ce que Dieu dit dans sa Parole, que la certitude remplace le doute. Dieu est vrai, qu’il annonce la condamnation de l’incrédule ou le salut du croyant. « Éternel ! ta parole est établie à toujours dans les cieux » (Psaume 119: 89). « Aura-t-il dit, et ne fera-t-il pas ? aura-t-il parlé, et ne l’accomplira-t-il pas ? » (Nombres 23:19).

 

Me faut-il une autre assurance

Pour dissiper tout mon effroi ?

Ce qui me donne confiance,

C’est que Jésus mourut pour moi.

 

Vous demandez peut-être maintenant « Comment être sûr que j’ai la véritable foi? »

Il ne peut y avoir qu’une seule réponse à cette question : « Avez-vous placé votre confiance dans la véritable personne c’est-à-dire dans le Fils bien-aimé de Dieu? »

Il ne s’agit pas de la grandeur de votre foi, mais de la fidélité de la personne en qui vous mettez votre confiance. L’un saisit Christ comme ferait un homme qui va se noyer; l’autre ne fait que toucher timidement le bord de son vêtement, mais le premier n’est pas plus en sûreté que le second. Ils ont fait tous les deux la même découverte, à savoir que tout ce qui vient d’eux les décevra toujours, mais que Christ mérite leur pleine confiance. Ils peuvent compter fermement sur sa parole et se reposer paisiblement sur l’efficacité éternelle de son oeuvre accomplie. Voilà ce que veut dire croire en Lui. « En vérité, en vérité, je vous dis : Celui qui croit en moi, a la vie éternelle » (Jean 6: 47).

Prenez garde, on peut se reposer sur des oeuvres, sur des pratiques religieuses, sur des sentiments de piété, ou encore sur une éducation morale reçue dès l’enfance, et être en même temps perdu pour l’éternité.

Ne vous laissez pas tromper par de belles apparences « dans la chair » (Galates 6:12).

Dieu, dans l’Évangile, nous présente simplement le Seigneur Jésus Christ, et déclare : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir ». Il vous dit que vous pouvez, en toute confiance, vous fier à son coeur, mais vous ne pouvez impunément vous fier au vôtre.

« Je crois réellement en Lui, disait un jour une jeune femme angoissée, mais, quand on me demande si je suis sauvée, je n’ose pas dire oui, de peur de mentir ». Cette personne était la fille d’un boucher d’une petite ville. C’était justement le jour du marché et son père n’en était pas encore revenu. Je lui dis : « Supposez que votre père revienne, que vous lui demandiez combien de moutons il a achetés, et qu’il vous réponde : « dix ». Admettez qu’ensuite un client vous demande: « Combien votre père a-t-il acheté de moutons aujourd’hui ? » et que vous répondiez : « Je n’ose pas le dire, parce que j’ai peur de dire un mensonge.

— Mais, dirait votre mère indignée à juste titre, tu fais de ton père un menteur ».

Ne voyez-vous pas, cher lecteur, que cette jeune femme, quoique bien disposée, faisait en réalité Dieu menteur, en disant : Oui, je crois au Fils de Dieu. Mais il a beau m’affirmer que j’ai la vie éternelle, je n’ose pas le dire, de peur de mentir.

« Mais, dira un autre, comment puis-je être sûr que je crois réellement ? J’ai souvent essayé de croire, et j’ai cherché à en trouver la certitude dans mon for intérieur; mais plus je pense à ma foi, moins il me semble que j’en ai ».

Cher ami, vous cherchez dans une mauvaise direction. Le fait même que vous vous efforcez de croire montre clairement que vous faites fausse route.

Prenons un autre exemple

Vous êtes tranquillement assis chez vous quand un voisin sonne et vous annonce une catastrophe qu’il vient d’apprendre par la radio. Mais l’homme qui vous raconte cela est connu pour ses mensonges et ses exagérations. Allez-vous essayer de le croire ?

— Probablement pas.

— Et pourquoi, s’il vous plaît ?

— Parce que je le connais trop bien.

— Bon, alors dites-moi comment vous savez que vous ne le croyez pas. Est-ce en regardant en vous, à vos impressions, ou à vos sentiments ?

— Non, répondez-vous, simplement je ne me fie pas à celui qui m’a annoncé cette nouvelle.

Au bout d’un moment, un ami téléphone et confirme l’événement.

Cette fois, vous dites : « Maintenant je le crois. Puisque c’est vous qui me le dites, je puis le croire.

— Comment savez-vous que vous croyez avec tant de confiance ce que votre ami vous a dit ?

— Parce que c’est quelqu’un que je connais ; Il ne m’a jamais trompé, et il est incapable de le faire ».

Eh bien, voilà justement comment je sais que je crois l’Évangile; c’est à cause de Celui qui m’apporte les nouvelles. « Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand : car c’est ici le témoignage de Dieu qu’il a rendu au sujet de son Fils... Celui qui ne croit pas Dieu, l’a fait menteur, car il n’a pas cru au témoignage que Dieu a rendu au sujet de son Fils » (1 Jean 5: 9. 10). « Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice » (Romains 4:3).

Une personne angoissée disait un jour à un évangéliste: « Oh! monsieur, je ne puis pas croire ! » « Vraiment ? et qui est-ce que vous ne pouvez pas croire ? » Cette réponse rompit le charme. La personne regardait la foi comme une impression indescriptible qu’elle devait sentir au-dedans d’elle même, afin d’être sûre d’aller au ciel. Or la foi regarde toujours en dehors à une Personne vivante et à son oeuvre accomplie, et reçoit simplement le témoignage d’un Dieu fidèle au sujet de cette Personne et de son oeuvre. C’est le regard jeté au-dehors qui apporte la paix intérieure. Quand un homme se tourne du côté du soleil, son ombre est derrière lui. Vous ne pouvez pas regarder en même temps à vous-même et à un Christ glorifié dans le ciel.

Oui, la personne bénie du Fils de Dieu est digne de ma confiance. Son oeuvre accomplie me donne une sécurité éternelle. La parole de Dieu au sujet de ceux qui croient en Lui, me donne une certitude inébranlable. En Christ et dans son oeuvre, je trouve le chemin du salut et dans la parole de Dieu, la connaissance du salut. Mais, s’il est sauvé, mon lecteur dira peut-être : « Comment se fait-il alors que mon expérience soit si variable ? Je perds si souvent ma joie et je deviens aussi malheureux qu’avant ma conversion. »

Cette question nous amène au troisième point, c’est-à-dire à

 

La joie du salut.

 

Tandis que le salut nous est acquis par I’oeuvre de Christ et que nous en avons la certitude par la parole de Dieu, nous sommes maintenus dans la joie et le bonheur du salut par le Saint Esprit qui habite dans chaque croyant.

 Retenons bien ce que dit l’Écriture : tout homme sauvé a encore en lui la chair, c’est-à-dire la mauvaise nature avec laquelle il est né et qui se manifeste déjà quand il est encore tout petit. Le Saint Esprit qui habite dans le croyant résiste à la chair, et il est attristé chaque fois qu’elle se montre en pensée, en parole ou en acte.

Quand le croyant marche « d’une manière digne du Seigneur », le Saint Esprit produit en lui son fruit béni: — « l’amour, la joie, la paix, etc... » (Galates 5: 22). Tandis que quand il marche d’une manière charnelle et mondaine, le Saint Esprit est attristé et ce fruit manque plus ou moins.

Résumons ce que nous voulons dire de la manière suivante :

— L’oeuvre de Christ et votre salut demeurent ou tombent ensemble.

— Votre marche selon Dieu et votre joie demeurent ou tombent ensemble.

Si l’oeuvre de Christ était détruite (grâces à Dieu, elle ne le sera jamais), notre salut tomberait avec elle. Si notre marche n’est pas bonne, notre jouissance du salut s’en ira.

C’est ainsi qu’il est dit des premiers disciples qu’ils marchaient dans la crainte du Seigneur, et dans la consolation du Saint Esprit. Et ailleurs : « les disciples étaient remplis de joie et de l’Esprit Saint » (Actes 9:31 ; 13:52). Notre joie spirituelle sera en proportion du caractère spirituel de notre marche après notre conversion.

Maintenant comprenez-vous que vous avez confondu deux choses complètement différentes : votre joie avec votre sécurité ? Si nous nous laissons aller à la colère, à la mondanité, etc.... nous attristons le Saint Esprit et notre joie est perdue ; nous pensons alors que notre sécurité est ébranlée.

Mais rappelons-nous que:

— Notre sécurité dépend de l’oeuvre de Christ pour nous.

— Notre certitude dépend de la parole que Dieu a prononcée à notre sujet.

— Notre joie dépend de notre marche qui honore ou attriste le Saint Esprit qui habite en nous.

Si, comme enfants de Dieu, nous faisons quoi que ce soit qui attriste le Saint Esprit de Dieu, notre communion avec le Père et le Fils est interrompue pour le moment ; et ce n’est que lorsque nous nous sommes jugés nous-mêmes, confessant notre péché que la joie de la communion nous est rendue.

Mon enfant a commis une faute. On voit à son air qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Une demi-heure auparavant, il bavardait avec moi, plein de confiance. Mais maintenant tout est changé. Il boude misérablement dans un coin de la chambre.

 J’ai eu beau lui dire que, s’il confessait sa faute, elle lui serait pardonnée : son orgueil et son obstination l’empêchent de le faire.

Où est sa joie de tout à l’heure ? Disparue. Pourquoi ? Parce que la communion entre lui et moi a été interrompue. Et la relation qui existait entre moi et mon fils, il y a une demi-heure, a-t-elle aussi disparu ou est-elle interrompue? Sûrement pas ! Sa relation dépend de sa naissance. Sa communion dépend de sa conduite.

Mais, au bout d’un moment, l’enfant quitte son coin avec une volonté et un coeur brisés, et il reconnaît toute sa faute, de sorte que nous voyons qu’il déteste autant que nous sa méchanceté et sa désobéissance. Alors je le prends dans mes bras et je l’embrasse. Sa joie est revenue, parce que la communion est restaurée.

Après que David eut si gravement péché dans l’affaire de la femme d’Urie, il ne dit pas : « Rends-moi ton salut », mais: « Rends-moi la joie de ton salut » (Psaume 51:12).

Chaque fois qu’un croyant pèche, sa communion est interrompue et sa joie disparaît jusqu’à ce qu’il revienne au Père avec un coeur brisé, et qu’il confesse son péché. Alors s’il prend Dieu au mot, il sait qu’il est pardonné, car la Parole déclare clairement que « si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1:9).

L’enfant de Dieu doit toujours avoir à l’esprit ces deux vérités complémentaires : il n’y a rien de plus fort que le lien de la parenté ; rien de plus fragile que le lien de la communion. Toutes les puissances et les machinations du monde et de Satan réunies ne peuvent détruire le premier, tandis qu’une pensée impure ou une parole inutile interrompt le second.

S’il nous arrive de nous sentir mal à l’aise humilions-nous devant Dieu et considérons nos voies. Et quand le voleur qui nous a ravi notre joie a été démasqué, confessons notre faute à Dieu, notre Père, et jugeons, sans nous épargner, le manque de vigilance qui a permis à l’Ennemi d’entrer. Mais ne confondons jamais notre sûreté avec notre joie.

Ne nous imaginons pas, cependant, que Dieu juge moins sévèrement le péché du croyant que celui de l’incrédule. Il n’a pas deux manières de traiter judiciairement le péché, et il ne peut pas passer plus légèrement sur le péché du croyant que sur celui de l’inconverti. Mais il y a une grande différence entre les deux. Dieu connaissait tous les péchés du croyant, et l’Agneau dont il s’était pourvu les a tous portés sur la croix du Calvaire. C’est là qu’une fois pour toutes, et pour toujours, la grande question judiciaire de sa culpabilité a été soulevée et réglée, le jugement tombant sur Christ comme substitut du croyant :

 « Lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pierre 2: 24).

Celui qui rejette Christ portera lui-même ses propres péchés, dans l’étang de feu pour toujours (Apocalypse 20: 15). Quand un croyant tombe, la question judiciaire du péché ne peut pas être soulevée contre lui, puisque le Juge lui-même l’a réglée une fois pour toutes sur la croix, mais la question de la communion est soulevée en lui par le Saint Esprit, toutes les fois qu’il l’attriste.

Permettez-nous un dernier petit exemple

Deux enfants sont au bord d’un puits, contemplant la lune qui s’y reflète. Le plus âgé laisse tomber dans le puits un petit caillou, l’autre s’écrie consterné : « Tu as cassé la lune — Que tu es naïf, répond l’aîné, regarde le ciel elle n’a pas changé : c’est l’agitation de l’eau qui en change l’aspect ».

Notre coeur est comme ce puits. Si, par la puissance de Dieu, nous ne laissons pas la chair agir, l’Esprit de Dieu nous révèle la gloire et la beauté de Christ pour notre consolation et notre joie. Mais il suffit qu’il s’élève dans notre coeur une mauvaise pensée, ou qu’une parole inutile s’échappe de nos lèvres sans être jugée, voilà l’eau troublée ! Toutes nos expériences heureuses sont mises en pièces, et nous sommes agités, attristés jusqu’au moment où, avec un esprit brisé devant Dieu, nous confessons notre péché. Nous retrouverons alors la calme et douce joie de la communion.

Quand notre coeur est ainsi troublé, l’oeuvre de Christ a-t-elle changé ? C’est impossible Donc notre salut demeure. La Parole que Dieu a prononcée a-t-elle varié ? Pas davantage Donc notre salut est toujours aussi certain. Qu’est-ce alors qui est changé ? c’est l’action du Saint Esprit en nous. Au lieu de nous montrer les gloires du Seigneur, il nous remplit du sentiment de notre péché et de notre indignité.

Il nous ôte notre consolation et notre joie présentes jusqu’à ce que nous jugions et réprouvions la chose mauvaise. Quand cela est fait, la communion avec Dieu est de nouveau rétablie.

Que le Seigneur nous rende toujours plus défiants de nous-mêmes, afin que nous n’attristions pas le Saint Esprit de Dieu, par lequel nous sommes scellés pour le jour de la rédemption (Éphésiens 4:30) ! Cher lecteur, si faible que puisse être votre foi, soyez assuré que Celui qui en est l’objet ne changera jamais.

« Jésus Christ est le même hier, et aujourd’hui, et éternellement » (Hébreux 13: 8). L’oeuvre qu’il a accomplie ne variera jamais.

« Tout ce que Dieu fait subsiste à toujours ; il n’y a rien à y ajouter, ni rien à en retrancher » (Ecclésiaste 3:14).

La parole qu’il a prononcée ne changera jamais. « L’herbe a séché et sa fleur est tombée, mais la parole du Seigneur demeure éternellement » (1 Pierre 1:24, 25).

Ainsi l’objet de ma confiance, le fondement de ma sécurité, la base de ma certitude, sont aussi éternellement invariables.

 

Oui, ton amour, toujours le même,

Sollicite mon faible coeur

À jouir de l’éclat suprême

De ses doux rayons de bonheur.

 

Mais si quelquefois un nuage

Vient me dérober ta beauté,

Ami divin, après l’orage,

Comme avant, brille ta clarté.

 

De toi que rien ne me sépare,

O mon Sauveur! Enseigne-moi,

Si de nouveau mon pied s’égare,

À revenir bientôt à toi.